Tadao Ando

Tadao Ando, architecte autodidacte japonais et lauréat du prix Pritzker 1995, travaille avec le béton lissé, dont les trous restent apparents, et avec la lumière.

Profondément influencé par Le Corbusier,  il oeuvre dans l’objectif de ramener le calme et la sérénité dans les grandes villes, il crée une architecture à l’apparente simplicité, permettant à l’esprit de vagabonder entre ses murs.

 

Extrait d’un interview de Tadao Ando pour son oeuvre de rénovation de la bourse de commerce à Paris.

 

Pour le projet de la Bourse de Commerce à Paris, comment avez-vous abordé le projet ?

Le béton armé a été inventé à la fin du 19e siècle en France et trouve son origine à Paris. Le béton, banalisé au 20e siècle, est devenu très facilement disponible à travers le monde. À l’aide de ce matériau commun, je voulais construire quelque chose d’introuvable ailleurs. Le béton armé symbolise pour moi un « rien » ou « néant », mais capable de rendre belle une personne apparaissant devant le mur. Si quelqu’un d’autre passe, le béton change d’aspect.

 

À quels signes savez-vous qu’un bâtiment ou un site que vous avez créé est réussi ?

Une architecture doit faire tressaillir de joie. Tous les intervenants de la création, le charpentier, le maçon, le directeur du chantier, l’architecte, et jusqu’à la société qui nous entoure, doivent converger pour enfanter un bâtiment porteur d’espoir, source d’effervescence et d’exaltation.

« Une architecture doit faire tressaillir de joie. »

 

Quelle est votre plus grande extravagance ?

Une grande partie de mes architectures sont extravagantes. Par exemple, à « Sumiyoshi no Nagaya », la première maison que j’ai construite, une courette sépare les pièces et les habitants doivent la traverser pour se déplacer d’une pièce à l’autre. On la dit difficile à vivre et mal chauffée. Ainsi sont la plupart des lieux que j’ai créés. Je demande à mes clients qu’ils s’accordent à leur maison. Propriétaires, si la maison est difficile à vivre, ils peuvent la faire évoluer de leur propre chef. Mon bureau abrite un vide du rez-de-chaussée au 4e étage, tel une cheminée. Et ce n’est pas commode du tout pour l’utiliser. Mais si je parle fort, tout le monde m’entend. Ça, c’est la famille et la société. C’est ça finalement, de travailler ensemble. Le bâtiment n’est pas commode, mais il offre un autre environnement, un nouvel univers, auquel on doit s’adapter.

 

Quelle est votre devise ?

Ne jamais renoncer. Et trouver des opportunités de son propre chef. Ne pas compter sur les autres, mais miser sur les voies que l’on trouve par soi-même. Si l’on approuve cette nouvelle façon de vivre, pourquoi ne pas continuer ?