Paulo Mendes da Rocha

Paulo Mendes da Rocha (1928-2021) – Brésil

Il avait la réputation d’être calme, droit, ancré. Comme ses bâtiments. Comme ses convictions.

 

Il disait : « L’architecture ne souhaite pas être fonctionnelle mais juste appropriée. »

 

Autrement dit : elle n’obéit pas, elle répond. À un lieu, à un usage, à une nécessité humaine.

De ces maîtres (Niemeyer, Reidy, Artigas), il ne retiendra une chose précieuse : l’audace tranquille de ceux qui construisent en pensant à demain.

En 1957, on lui confie le Club Atlético de São Paulo. Ce sera plus qu’un bâtiment : ce sera le point de départ d’une œuvre. Il y crée aussi le fauteuil Paulistano, qui a tout d’un manifeste : léger, simple– et pourtant, inoubliable.

Il enseigne. Jusqu’à ce que la dictature le réduise au silence en 1969. Paulo Mendes da Rocha ne dévie pas. Il continue d’imaginer, de proposer, de croire en une architecture qui ne soit pas une posture mais un geste.

Au Japon, pour l’exposition universelle d’Osaka (1970), il conçoit, avec d’autres, un pavillon qui ne cherche pas à séduire, mais à abriter. C’est tout son style : frugal, exact, presque ascétique.

Un chef-d’œuvre : la rénovation de la Pinacoteca (1993-1998), où la rigueur structurelle devient poésie, simplicité, lumière. Le prix Mies van der Rohe récompense cette évidence.

Ses créations, souvent minimales, sont d’une justesse rare. Loja Forma (1987), la Capela de São Pedro (1988-1990), semblent surgir du sol, nées d’un dialogue muet avec leur environnement.

Mais ce qui reste, au-delà du béton et des plans, c’est un regard. Paulo Mendes da Rocha n’a jamais cessé de voir les gens. De croire qu’ils méritaient des abris dignes. Des espaces pour vivre mieux, et peut-être aussi, pour rêver un peu.

L’architecture, chez lui était une éthique.